Okan Buruk José Mourinho, voilà un duo qui a fait trembler toute la Turquie du foot. D’un côté, le coach de Galatasaray, toujours cash, toujours prêt à piquer. De l’autre, le Portugais débarqué comme une rock star à Fenerbahçe, mais reparti par la petite porte après une saison tendue, trop tendue. Et comme si la rivalité sur le terrain ne suffisait pas, les deux se sont offerts un feuilleton digne d’une télénovela. Avec au menu : punchlines, pleurnicheries, un « nez pincé » et, surtout, une sortie peu glorieuse pour « The Special One ».
Quand Mourinho débarque en Turquie comme une rock star
L’été 2024, Istanbul s’enflamme. José Mourinho, manteau noir et aura intacte, signe à Fenerbahçe. Le championnat turc, déjà volcanique, devient carrément un chaudron sous pression. Le fameux « Derby Intercontinental » Galatasaray-Fenerbahçe, déjà réputé pour ses fumigènes et ses invectives, prend alors une dimension planétaire. Okan Buruk, en face, n’a pas tremblé. Pire, il a même semblé s’amuser.
Car Mourinho, fidèle à lui-même, commence par attaquer l’arbitrage, dénoncer des « injustices » et distribuer des petites phrases assassines. Buruk, lui, réplique du tac au tac : « des pleurnicheries ». Résultat : les micros se régalent, les caméras s’emballent, et les réseaux sociaux trouvent un nouveau feuilleton.
Le “Crying One” contre le “Special One”
Petit à petit, la rivalité sort du cadre tactique pour devenir un concours d’égo assumé. Mourinho saute une conférence de presse après un revers 3-1 contre Galatasaray, furieux d’avoir attendu Okan Buruk plus de 70 minutes. Le coach turc, hilare, rappelle à qui veut l’entendre que « Mou » n’est plus si spécial.
Clou du spectacle ? Après un énième nul (0-0), Buruk dégaine un surnom qui fera le tour du Bosphore : « The Crying One ». Un tacle verbal à hauteur de tibia, en référence directe au « Special One ». Résultat : Fenerbahçe crie au manque de respect, Galatasaray exulte, et Mourinho s’enfonce un peu plus dans son rôle d’antihéros incompris.
Le fameux “nez pincé”
Et puis, il y a eu ce match de Coupe de Turquie. Score : 2-1 pour Galatasaray. À la fin, dans la confusion d’une bagarre générale, Mourinho pince le nez d’Okan Buruk. Oui, pince. Comme dans une cour de récré. Buruk s’effondre, théâtral, façon série Netflix turque. Fenerbahçe parle de comédie. Les fans de Galatasaray, eux, hurlent au scandale. Mourinho, lui, est expulsé.
Un an après, Buruk reconnaît lui-même que sa réaction était un poil exagérée : «C’était comme un joueur, je suis tombé par terre. Je ne m’attendais pas à ça, normalement, on se serre la main.» Mais le mal était fait. Et surtout, l’image est restée : Mourinho en « mauvais perdant » ultime.
Buruk allume Mourinho dans The Athletic
Dans un long entretien à The Athletic, Okan Buruk n’a pas cherché à calmer le jeu. Au contraire, il a enfoncé le clou. Première salve : «Quand il a signé, il a beaucoup parlé. Mais au final, nous étions meilleurs que lui. J’étais meilleur que lui.» Sobre.
Puis vient la critique tactique, beaucoup plus lourde de sens : «Il n’a pas évolué en tant qu’entraîneur. Il fait toujours les mêmes choses. Il a du charisme, oui, mais en termes de football, il ne s’est pas amélioré.» Pour Buruk, Mourinho est resté coincé dans un passé glorieux, incapable de se renouveler, là où Galatasaray s’adapte et progresse chaque saison.
Mourinho, une légende fatiguée ?
Le constat est cruel mais pas totalement déconnecté de la réalité. Depuis ses années dorées à Porto, Chelsea ou l’Inter, Mourinho n’a plus remporté la Ligue des champions. Ses méthodes, autrefois révolutionnaires, semblent moins efficaces face à une génération de coachs comme Guardiola, Klopp, Tuchel, Luis Enrique, ou encore Hansi Flick.
En Turquie, ce fut le même scénario : beaucoup de bruit, peu de résultats. Pire, un licenciement au bout d’un an, après une élimination contre Benfica… qu’il entraîne désormais, ironie du sort, en remplacement de Bruno Lage.
Des destins croisés…
Ce mardi soir, pendant que Galatasaray ira défier Liverpool à Anfield en Ligue des champions, Mourinho mènera Benfica à Stamford Bridge pour affronter Chelsea, son ancien royaume. Les deux matches se joueront à la même heure, comme si le destin s’amusait à prolonger leur rivalité.
Mais pour Okan Buruk, le match est déjà plié. Il a pris le dessus, il a gardé le titre, et il laisse José Mourinho avec son image de « Crying One » et une réputation un peu écornée. Le Portugais reste une légende, mais en Turquie, l’histoire retiendra surtout qu’il a fini par pincer un nez plutôt que de soulever un trophée.
FAQ – Okan Buruk vs José Mourinho
La rivalité est née lors du passage de Mourinho à Fenerbahçe. Entre critiques sur l’arbitrage, surnoms comme « The Crying One » et altercations, les tensions ont marqué le championnat turc.
Okan Buruk estime que Mourinho n’a pas évolué tactiquement, qu’il répète les mêmes méthodes et qu’il n’a plus l’intensité des années passées.
Lors d’un match de Coupe de Turquie, Mourinho a pincé le nez d’Okan Buruk, qui est tombé au sol. L’incident a déclenché un tollé et valu une expulsion au Portugais.
Après son licenciement de Fenerbahçe, Mourinho est devenu entraîneur du Benfica Lisbonne, en remplacement de Bruno Lage.