L’attractivité du championnat sénégalais intrigue, inquiète et interroge. Entre stérilité offensive, matchs verrouillés et incidents violents, le spectacle se délite au point d’inquiéter tous ceux qui espèrent voir la Ligue 1 franchir un cap.
L’attractivité du championnat sénégalais est aujourd’hui fragilisée par une combinaison de facteurs qui compromettent la qualité du spectacle. Après cinq journées, la Ligue 1 présente un visage préoccupant : peu de buts, un volume important de matchs nuls et des épisodes de violence qui perturbent la régularité de la compétition.
Les statistiques sont frappantes : sur 40 matchs joués cette saison, 19 se sont conclus par un nul, ce qui représente près de 47,5% des rencontres. Parmi eux, 12 n’ont vu aucun but inscrit, un ratio exceptionnel de 30%. La 5ᵉ journée, avec seulement 9 buts inscrits, illustre davantage cette tendance générale à la stérilité offensive.
Les scores de 1-0 sont monnaie courante, comme ceux observés lors de la 3e journée (TFC 1-0, Casa Sports 1-0, Stade de Mbour 1-0, AS Pikine 1-0). La plupart des équipes évoluent avec une prudence extrême, privilégiant la maîtrise défensive à tout coût. Les prises d’initiative sont limitées et le rythme collectif reste insuffisant pour dynamiser les rencontres.
Cette situation résulte notamment de plusieurs facteurs : l’importance du moindre point dans un championnat très serré, la peur de s’exposer, le manque de créativité dans les zones offensives et, pour certains clubs, une difficulté persistante à convertir les occasions.
À ces difficultés sportives s’ajoutent des incidents regrettables. L’interruption du match entre Guédiawaye FC et la Sonacos, en raison d’un envahissement de terrain et de jets de projectiles, fait écho aux tensions observées lors de la rencontre entre l’US Ouakam et le Jaraaf lors de la deuxième journée. Ces événements nuisent à l’image du championnat et posent la question de la sécurité autour des terrains. À cela s’ajoutent le défaut de certaines pelouses — même si la plupart restent jouables — et des stades dont la surface n’est pas très grande, ce qui complique la tâche pour marquer lorsqu’on affronte une équipe jouant en bloc bas.
Dans ce contexte, la fréquentation des stades comme l’intérêt du public restent fragiles. Entre un spectacle offensif pauvre et des débordements extra-sportifs récurrents, la Ligue 1 peine encore à convaincre. Pourtant, le talent est là, tout comme la volonté de la LSFP, qui tente de relancer l’attractivité du championnat sénégalais : un hymne a été créé pour célébrer l’événement. Le Pay-Per-View a été suspendu, laissant aux clubs la possibilité de diffuser leurs rencontres sur leurs chaînes YouTube, et certains matchs sont également retransmis à la télévision.
Mais ces efforts devront s’accompagner d’un jeu plus ouvert et d’un cadre sécuritaire renforcé. Sans cela, la dynamique restera négative.
Le football sénégalais a les moyens de mieux faire. Il doit maintenant les utiliser.
Rédacteur Web SEO sportif pour EBRMedias. Passionné de football, je mets ma plume au service de l’information juste, authentique et proche du public. J’allie écriture et stratégie pour offrir des contenus informatifs et bien référencés.