Lorsque le destin semblait scellé et que les balles fusaient, Emmanuel Adebayor, ancien capitaine de l’équipe togolaise, a livré ses pensées les plus profondes et un testament d’amour à sa famille. Retour sur l’événement qui a bouleversé sa vie et sa vision du football.
Le 8 janvier 2010 restera à jamais gravé dans la mémoire d’Emmanuel Adebayor. Alors que l’équipe nationale togolaise se dirigeait vers la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en Angola, leur bus a été la cible d’une attaque armée perpétrée par les séparatistes du Cabinda. Cette embuscade tragique a coûté la vie à deux membres de l’encadrement de l’équipe, neuf blessés, et a traumatisé le monde du football.
Dans un récent témoignage, l’ancien attaquant a partagé les pensées qui l’ont traversé alors qu’il croyait ses derniers instants venus. « J’ai appelé ma femme et lui ai dit : ‘Si c’est un garçon, appelle-le Junior Emmanuel. Si c’est une fille, appelle-la Princesse Emmanuella.’ » Les larmes dans la voix, il a dû raccrocher brutalement lorsque les tirs ont repris.
Pour Adebayor, cet événement a été un tournant décisif. « Cabinda a changé ma vie. J’ai compris que chaque instant est précieux, qu’il faut vivre pleinement car la mort peut frapper à tout moment. » Ce tragique épisode a non seulement modifié son rapport à la vie, mais aussi sa vision du football.
Dans un discours empreint de sincérité, il a dénoncé les pratiques abusives dans le milieu : « Les footballeurs ne sont pas des poulets de chair qu’on peut exploiter à sa guise. Ils méritent respect et considération. Cela ne se produira plus sous ma surveillance. »
Depuis cette journée sombre, Emmanuel Adebayor a trouvé une nouvelle force pour défendre les droits des joueurs et valoriser chaque instant de sa vie et de sa carrière. L’attaque de Cabinda, bien que dévastatrice, a été pour lui un rappel brutal mais essentiel de la fragilité de la vie.
Emmanuel Adebayor : le jour où la mort l’a frôlé lors de la CAN 2010
