Otto Addo ferme la porte aux opportunistes du Ghana
Le sélectionneur du Ghana, Otto Addo, a tranché : les “opportunistes” qui snobaient la sélection avant la qualification pour la Coupe du Monde 2026 peuvent oublier leur billet d’avion. Une sortie ferme, teintée de fierté et de fidélité à ceux qui ont cru au projet quand le navire tanguait.
« Certains joueurs ont dit non en 2021. Maintenant que nous sommes qualifiés, ils veulent venir. Ce n’est pas comme ça que ça marche », a lâché Otto Addo sur ITV via 3SportsGh.
Le ton est posé. Le message, lui, est tranchant.
Un Ghana tombé, relevé, et debout
Ces derniers mois, les Black Stars ont connu l’enfer. Éliminés de la CAN 2025 avant même d’y poser un pied – une première depuis 2004 – ils ont enchaîné les désillusions : défaites contre l’Angola, nuls contre le Niger, et deux revers face au Soudan. Bref, un scénario que même Netflix n’aurait pas osé écrire.
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Mais contre toute attente, le Ghana a retrouvé la lumière. Grâce à une victoire décisive sur les Comores, les hommes d’Addo ont arraché leur cinquième qualification pour la Coupe du Monde, prouvant que la reconstruction avait du sens. Et c’est précisément là que le sélectionneur a choisi de protéger son vestiaire.
Les binationaux, entre regrets et tentations
Depuis cette qualification, les rumeurs s’enchaînent : Eddie Nketiah (Crystal Palace, prêté par Arsenal) et Callum Hudson-Odoi (Nottingham Forest) auraient ravivé leur flamme ghanéenne.
Problème : ces mêmes joueurs avaient déjà décliné les avances de la Fédération en 2021 et 2022.
Alors quand Otto Addo parle d’“opportunistes”, le message ne laisse aucune place au doute : la sélection nationale n’est pas un plan B ni une option de dernière minute pour goûter au Mondial.
Et derrière ce mot un peu sec, se cache une idée noble — la fierté ghanéenne.
“Le Ghana doit garder sa fierté”
C’est peut-être la phrase la plus forte de sa déclaration : « Le Ghana doit garder sa fierté ».
Comprenez : ici, on ne joue pas par intérêt, on joue par amour du maillot. Addo n’a pas oublié les jours sombres, ni ceux qui ont mouillé le maillot quand plus personne ne croyait en eux.
Pour le coach, la priorité est claire : préserver l’unité.
Le groupe actuel, forgé dans la difficulté, a prouvé sa loyauté. Pourquoi risquer de briser cette cohésion pour quelques noms ronflants venus tardivement à la fête ?
Un message aussi politique que sportif ?
Derrière cette fermeté, faut-il y voir une simple déclaration sportive ou aussi une mise au point adressée à certains cercles du football ghanéen ?
La question mérite d’être posée. Depuis des années, le débat autour des joueurs binationaux divise entre ceux qui prônent l’ouverture totale et ceux qui privilégient la loyauté au maillot.
Otto Addo, lui, semble tracer une ligne claire : la sélection se mérite, elle ne s’offre pas.
Une manière de rappeler, peut-être, que le Ghana défend avant tout des valeurs, pas seulement un palmarès.
Car au-delà des noms, le technicien veut préserver une idée forte : l’équipe nationale est une identité collective, pas un simple assemblage de talents venus au bon moment.
Entre fidélité et fierté, un Ghana assumé
Otto Addo sait qu’en fermant la porte à certains talents, il se prive peut-être de qualités techniques précieuses. Mais il préfère miser sur la loyauté que sur les CV.
Car à ses yeux, le vrai sélectionneur ne choisit pas les plus connus, mais les plus engagés.
Et si cette ligne dure inspire le vestiaire autant qu’elle le divise, elle aura au moins un mérite : celui de rappeler que porter le maillot ghanéen est une promesse de cœur, pas un calcul de carrière.