Huit ans après son éviction des Diables Rouges, Radja Nainggolan n’a toujours pas tourné la page Roberto Martínez. Invité dans un podcast belge sur YouTube, le « Ninja » a sorti les lames. Et comme souvent avec lui, pas de coups feutrés : « Martínez n’est pas un spécialiste du football, c’est un très mauvais entraîneur. »
Un tacle à la hauteur de sa réputation. Selon Nainggolan, la Belgique n’a jamais eu la moindre idée de jeu sous Roberto Martínez. L’ancien milieu de l’AS Roma estime que les Diables Rouges avançaient “au talent”, portés par les fulgurances de Kevin De Bruyne, Eden Hazard ou Romelu Lukaku. « Les solutions venaient des individualités, pas du collectif. On n’a jamais eu de style de jeu clair. »
Pour lui, le problème dépasse la tactique : c’est une question de personnalité. Nainggolan accuse Martínez d’un manque total d’autocritique, d’un vernis médiatique impeccable mais creux. « Ses matchs étaient toujours parfaits, il n’y avait jamais rien à améliorer. Il faut savoir être autocritique — lui ne l’a jamais été. »
Et puisqu’il ne serait pas Nainggolan sans un petit coup de cœur sur lui-même : « Il ne m’a jamais parlé personnellement, parce qu’il ne m’aimait pas. » L’ex-international en profite pour décocher une flèche finale : « La Belgique aurait pu gagner des titres avec un bon entraîneur. »
Entre rancune et vérité footballistique
Au-delà du règlement de comptes, le constat de Nainggolan n’est pas isolé. De nombreux observateurs belges ont souvent pointé le manque d’identité de jeu sous Martínez, malgré une génération dorée qui n’aura jamais transformé le bronze du Mondial 2018 en or. Le « Ninja » met simplement les mots — et le ton — là où d’autres n’osaient pas.
Cette sortie tombe à pic (ou mal, selon les points de vue) : Roberto Martínez dirige aujourd’hui le Portugal, et les critiques sur sa gestion persistent. Sa philosophie jugée trop prudente, sa dépendance aux stars, ou encore son incapacité à imposer un style clair refont surface. Et avec la Coupe du Monde 2026 qui approche, ces propos risquent de rallumer le feu autour de lui, côté lusitanien.
Une bombe à retardement médiatique
Connaissant Nainggolan, l’explosion était prévisible. Huit ans après, la plaie reste ouverte. Et si son franc-parler amuse certains, il illustre surtout la frustration d’une génération qui aurait pu tout gagner.
Entre sincérité brute et ego froissé, le Ninja vient peut-être de rappeler que la Belgique, sous Martínez, a joué sans âme autant qu’elle a brillé sans titre.
Auteur : Ousmane DIOP
Publié le : Mercredi 29 octobre 2025