Habib Beye ne cache rien : Rennes n’a pas maîtrisé Lens, et ce point arraché ressemble plus à un miracle qu’à une performance.
Le club breton a frôlé la catastrophe face à Lens ce dimanche. À 11 contre 10 dès la première minute après l’expulsion fulgurante de Jonathan Gradit, les Rouge et Noir pensaient tenir la victoire. Sauf que Lens, même diminué, a dicté le rythme et aurait pu repartir avec les trois points. Habib Beye n’a pas tourné autour du pot.
« Le match est facile à analyser. Ils nous ont été supérieurs, on n’aurait pas dû revenir avec un point de ce match », a admis l’ancien coach du Red Star. Une sortie brutale, mais honnête. Selon lui, Lens a dominé « dans tout : dans l’intensité, dans la qualité technique, même à 10 ». Pour Rennes, le point pris est déjà « un petit miracle ».
L’exclusion de Jonathan Gradit après seulement 53 secondes a mis Rennes en position de force sur le papier. Sur le terrain, c’était tout le contraire. Les Lensois, courageux et précis, ont prouvé qu’un joueur en moins n’était pas synonyme de soumission. Et Rennes, malgré une supériorité numérique écrasante, n’a pas su profiter de l’occasion pour dépasser son adversaire au classement. Après la 6e journée, Lens est 7e et Rennes 8e, séparés d’un point seulement.
Habib Beye sait que cette égalisation n’efface pas les défauts. Son équipe, qui n’a perdu qu’un match sur sept, est critiquée pour son contenu et sa créativité. Pour certains observateurs, le coach devra trouver rapidement des solutions, car un miracle par match risque de ne pas suffire.
Pour le technicien rennais, le message est clair : garder la tête haute, mais surtout, comprendre que la victoire n’est jamais acquise, même en supériorité numérique. « Ce qu’on vit ce soir, c’est un très bon point au vu de notre prestation », conclut Beye, entre lucidité et autodérision.